25 août 2007

Réflexions sur les OGM et la politique agricole

De grands débats ont lieu chaque année sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Le principe est simple, prenons le cas du maïs MON810 par exemple : ces cellules ont été modifiées pour qu’il sécrète une toxine insecticide appelée « Bt » et qu’il protège la plante des insectes et maladies. Une plante qui se guérit elle-même, n’est-ce pas merveilleux ?

Cependant, la quantité d’insecticide produit varie de 1 à 100 selon les plantes. Ce qui montre à quel point cette technique est dangereuse car incontrôlable. La Hongrie, l’Autriche, l’Italie, la Grèce, la Suisse et la Pologne ont déjà interdit cet OGM, l’Allemagne a suivi récemment. Et la France ? Après avoir laissé sous entendre qu’un moratoire aurait lieu, les ministres de l'Écologie, Alain Juppé, et de l'Agriculture, Christine Lagarde, ont décidé de ne pas interdire le maïs MON810, produit par l’Américain Monsanto. En effet, la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) "relève qu'il n'y a pas à ce jour d'éléments de nature à remettre en cause l'évaluation environnementale de ce maïs". Et le principe de précaution ?

Un choix de politique agricole

La question des OGM soulève un problème plus important, celui de la mondialisation et du besoin de produire en plus grandes quantités, plus vites et sans pertes. Un OGM est une sorte de superman créé pour avoir des supers pouvoirs et résister aux intempéries, aux insectes ou mieux encore, à la nature. La question que je me pose est la suivante : la mondialisation est-elle une bonne chose pour le bien être de l’homme ? Est-ce une bonne chose d’utiliser toujours plus d’énergies pour produire toujours plus de choses, créer toujours plus de besoins et toujours plus de maux pour l’humanité ?

Hervé Kempf résume beaucoup mieux mes pensées dans un article paru dans le journal Le Monde, du mercredi 22 août 2007 :

« Il est en même temps, de plus en plus clair que la question transgénique symbolise le choix plus large d’une politique agricole. Soit une agriculture industrielle, fortement intégrée à l’industrie agroalimentaire, menée par un nombre restreint d’exploitants très performants – et les OGM rentrent dans ce cadre. Soit une agriculture moins intensive, cherchant davantage la qualité que la quantité, soucieuse du respect de l’environnement et de la santé, mais visant aussi à créer des emplois directs – et les OGM sont hors concours »

Quelle politique agricole voulons-nous ? Vu la croissance de la population, on peut se demander si nous avons vraiment le choix. Cependant, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a exprimé sa confiance pour l’agriculture biologique :

« L’agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l’agriculture conventionnelle d’aujourd’hui, mais avec un impact mineur sur l’environnement.»

Une action de notre part

Certes, ce n’est pas nous qui décidons. Et les personnages politiques actuels semblent se soucier davantage des profits que de notre santé. Alors nous sommes impuissants, que pouvons nous y faire ? Cette question, mon ami Christophe ne la supporte pas. Il est toujours possible de faire un geste, dans notre vie quotidienne, pour soutenir une cause. Dans notre cas, ce serait pour soutenir l’agriculture biologique. Les magasins biologiques se développent de plus en plus, il y a même des supermarchés. Les produits biologiques peuvent aussi être commandés en ligne avec un site comme Le Campanier ou L’association AMAP qui proposent le maintien d'une agriculture paysanne. Alors certes, ces produits sont un peu plus chers, mais ils sont beaucoup plus seins pour notre organisme et pour l’environnement. Un sac de provision de légumes coûte 7 à 11 euros, un sac de fruits coûte 9 euros, soit une place de cinéma ou un à deux paquets de cigarette… A vous de choisir.


Source :
- Moratoire sur le maïs OGM MON810 : Greenpeace encourage Alain Juppé à passer aux actes
Par APOTEKER Arnaud, Greenpeace France, le 25 mai 2007

- Un OGM suspect en Allemagne reste autorisé en France
Par LCI, le 14 juin 2007

- Les OGM, un choix de politique agricole
Par Hervé Kempf, le mercredi 22 août 2007
Journal Le Monde

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est un bel article que tu as écrit, bravo !!

je suis plutôt d'accord avec toi et il semble évident que le principe de précaution doit prévaloir.

c'est le même pb pour le lait et l'enzyme de la "supervache" qui au final est probablament cancérigène pour l'Homme...

de plus en plus, je me tourne vers le bio, mais pour ce qui concerne les légumes, même bio, certains magasins en proposent qui ne donnent pas envie d'acheter...

l'agriculture raisonnée me plaît bcp, ça semble être juste et moins compliqué que le bio (à mon niveau en tout cas); cette année tout est bio dans le jardin, les tomates cerises sont bonnes, les abricots ont été très bons (avec qqs asticots) mais les pommes et les poires sont remplies de vers et de parasites, une vraie jungle à l'intérieur d'un fruit, impossible d'en manger un !!

El nanito et Christophe a dit…

Merci Marie-laure pour ce tres bel article.

Difficile de synthétiser la somme d'information existante sur de tel sujet pour écrire des textes conscis, serieux et convaincant.

Sur le même theme, avec cette fois, la force des images, parfois même tres dure, je vous conseille le film "We feed the world", peut etre encore diffusé dans quelques salles de cinéma.